La pornographie
Dernière modification le 20 janvier 2025
La pornographie est une mise en scène de la sexualité dont le but est d’exciter les sens et le désir. Cela peut être des films, des images ou même des podcasts.
Ce sont des fictions, donc il y a souvent beaucoup d’exagérations, de stéréotypes et de trucages en jeu. Le porno ne représente donc pas la sexualité « habituelle » des gens.
Aimer ou ne pas aimer le porno, tout est légitime
En Suisse, près de 2 personnes sur 3 affirment regarder du porno. Il n’y a pas de honte à consommer cela. Ces contenus sont fabriqués pour susciter des émotions et des sensations : de l’excitation sexuelle, du plaisir, de la curiosité, …
Peut-être ressens-tu parfois des émotions contradictoires. Certains contenus peuvent t’exciter tout en générant du dégoût, de la gêne, de la peur, … c’est normal aussi.
Tu as le droit d’aimer consommer du porno sans forcément avoir envie de reproduire ces scénarios dans la vie réelle et tout en étant critique à son sujet.
A l’inverse, tu as le droit aussi de trouver dans le porno des sources d’inspiration. Peut-être que cela te permet de découvrir des pratiques que tu ne connaissais pas, ou de montrer des choses qui te plaisent à ta·ton partenaire.
Enfin, il n’y a pas de honte non plus à être choqué·e devant certains contenus. Tu peux en parler avec des proches si tu en ressens le besoin.
Garder une distance critique
Les contenus pornographiques mettent en avant une performance exagérée. Dans la vraie vie, la sexualité contient beaucoup d’autres aspects : de la complicité, de la tendresse, parfois des insécurités, tout un panel d’émotions.
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La durée des rapports : un rapport sexuel dure en moyenne 6min et non plusieurs heures. La durée d’une érection est de 7 à 20min. Elle n’apparait pas non plus d’un coup, le sexe prend du temps à se durcir.
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L’aspect des sexes et des corps : Les acteur·ice·s sont souvent maigres et leurs organes génitaux sont souvent démesurés : corps maigres et musclés, pénis et seins énormes, lèvres vulvaires minuscules, sexes épilés, … les « vrais » pénis en érection mesurent de 10 à 16cm. Les lèvres de la vulve sont souvent bien plus grandes que dans les films. Il est plutôt déconseillé d’épiler intégralement son sexe, car les poils protègent de l’humidité, des irritations et certaines bactéries.
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Les positions : le porno montre des rapports avec plusieurs positions, toujours les mêmes, souvent dans le même ordre. Tu n’es pas obligé·e de tout essayer ni de tout faire à chaque rapport. Tu es libre de faire ce qui te fait envie et plaisir, en en discutant avec ta·ton partenaire. De nombreuses personnes ont quelques positions préférées (2 ou 3) et cela suffit.
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Les orgasmes multiples : la jouissance n’est pas obligatoire pour avoir passé un bon moment lors d’un rapport sexuel. Certaines personnes ont besoin de temps pour y parvenir ou pour redescendre (et éventuellement remonter) après avoir joui.
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L’expression du plaisir : chacun·e a sa manière de réagir face au plaisir et à l’orgasme. Certaines personnes restent silencieuses, voire immobiles, chacun·e fait sa propre « grimace ». Il n’est pas nécessaire de crier si cela ne te correspond pas. Par ailleurs, une éjaculation ne représente pas des litres de sperme, mais seulement 3 à 8ml.
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Les pratiques : on y montre principalement de la pénétration et du sexe oral. Mais une relation sexuelle est faite de plein d’autres gestes et actes. Tu peux même ne pas faire de pénétration dans ta sexualité, sans que cela t’empêche de prendre du plaisir ! De plus, la relation ne prend pas fin avec l’éjaculation ou l’orgasme. Il est encore possible de faire plein de choses.
Il faut se méfier des stéréotypes : les femmes ne sont pas à disposition des hommes, les origines ethniques n’ont pas d’incidence sur les préférences ou les comportements sexuels. Quoi qu’il arrive, il faut toujours s’assurer du consentement de sa·son partenaire.
Avoir conscience de ces idées fausses permet de réaliser que ce n’est pas le but à atteindre ou un modèle à reproduire absolument. En effet, ces contenus peuvent susciter des complexes et des frustrations. Ils peuvent aussi amener des personnes à avoir des comportements irrespectueux ou dangereux.
Si ces stéréotypes te gênent, il existe du porno féministe, qui montre d’autres scénarios et d’autres corps. La sexualité y est plus réaliste, plus respectueuses, plus diversifiées. Les acteur·ice·s sont aussi mieux traité·e·s et protégé·e·s.
Si le porno t’a inspiré des fantasmes, tu peux en parler avec ton·ta partenaire pour peut-être les explorer ensemble.
N’oublie pas qu’à chaque instant, le consentement est un impératif pour avoir des relations saines et épanouissantes.
Faire du porno
L’industrie pornographique brasse des millions de francs chaque année. Selon certaines statistiques, un tiers des sites internet sont dédiés à la sexualité. Mais comme de nombreuses grosses industries, seul un petit nombre de personnes profite de cet argent, surtout dans les boîtes de production ou de diffusion.
Les acteur·ice·s sont globalement très mal payé·e·s et travaillent dans des conditions difficiles, voire dangereuses.
Les règles du sexe à moindre risque sont rarement respectées, ce qui met en danger leur santé. Pour les besoins des performances, des médicaments sont parfois consommés, qui peuvent provoquer des problèmes de santé à long terme. Ils·elles n'ont pas non plus toujours leur mot à dire sur les scènes prévues et ne sont pas forcément des actes qu’ils·elles aiment.
La loi en Suisse
La loi suisse sur la pornographie ne définit pas vraiment ce qui est « porno ». Les jurisprudences distinguent cependant « porno » et « scènes érotiques », souvent selon si les organes génitaux sont montrés ou non, ou selon si l’acte sexuel se déroule dans un contexte émotionnel ou non.
La loi sur la pornographie interdit :
- Les contenus qui impliquent des mineur·e·s, des animaux ou de la violence ;
- De rendre accessibles des contenus à des enfants de moins de 16 ans ;
- D’exposer une personne à des contenus pornographiques sans son consentement ;
- De diffuser des contenus intimes d’une personne sans son consentement.
Article proposé par PROFA
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