Consentir, c’est donner son accord à quelqu’un·e ou quelque chose. Cela s’applique par exemple au traitement des données personnelles ou à l’autorisation qu’un·e patient·e donne au corps médical de pratiquer une opération.

Mais le consentement concerne toutes les facettes de ta vie. Il est particulièrement important dans tes relations, quelles qu’elles soient, et surtout tes relations amoureuses et/ou sexuelles.

Il permet d’exprimer les envies, mais aussi les limites de chacun·e pour que la relation soit respectueuse et épanouissante.

En Suisse, si tu dis « non » à un acte sexuel et qu’une personne le fait malgré tout, tu peux poursuivre pénalement cette personne pour viol ou abus.

Le consentement « libre et éclairé »

  1. Tu ne peux donner ton accord qu’en sachant ce à quoi tu consens. C’est ce qu’on appelle le « consentement éclairé » : tu dois être informé·e explicitement de la proposition d’une manière claire, en connaissant les conséquences, sans intentions cachées de l’autre.
  2. La proposition doit aussi être spécifique, c’est-à-dire que si tu dis « oui » à quelque chose à un instant donné, tu n’as pas automatiquement donné ton accord pour que cela se reproduise, ni pour qu’il se passe autre chose après qui n’avait pas été annoncé.
  3. Le consentement doit pouvoir être libre et enthousiaste. Cela signifie qu’il est valable seulement si la personne n’est pas contrainte ou menacée de dire « oui », par exemple parce que sa·son partenaire insiste ou lui fait du chantage affectif. Cela veut aussi dire qu’elle peut changer d’avis à n’importe quel moment, que son consentement est réversible.
  4. Il faut également être attentif·ve aux biais de consentement : une personne peut se sentir obligée même si le·la partenaire lui laisse toute sa liberté, parce qu’il y a plein d’injonctions à la sexualité dont nous n’avons pas toujours conscience. Ces biais peuvent être renforcés dans le cas où un·e partenaire à une forme d’ascendant sur l’autre : différence d’âge important, supériorité hiérarchique, dépendance financière, …

Pour se souvenir de ces points, tu peux utiliser une astuce mnémotechnique : les consentements de tous·tes les partenaires doivent être « REELS » :

  • R- réversible
  • E- enthousiaste
  • E- explicite
  • L- libre
  • S- spécifique

Le consentement actif

Pour pouvoir donner ou non son accord à quelque chose, il faut être capable de se sonder pour savoir si tu en as envie.

Ce n’est pas toujours quelque chose de facile à faire parce que les images de la sexualité sont parfois très normées.
Le consentement, ça s’entraîne :
  • C’est apprendre à parler de tes désirs et à exprimer tes envies et ressentis.

  • C'est aussi apprendre à « debriefer » d’un rapport sexuel pour dire ce que tu as aimé ou non.

  • En même temps, il faut apprendre à écouter l’autre, à accueillir la manière dont il·elle vit les choses.

  • C'est aussi s’assurer que l’autre est d’accord avec ce qu’il se passe.

  • C’est quelque chose dont tu peux discuter, pour décider ensemble de la meilleure manière de faire : avez-vous besoin de demander explicitement avant de faire quelque chose ? Comment votre corps exprime-t-il son accord ou son malaise ?

  • Mais surtout, c’est partir à la découverte de ton plaisir pour oser le partager avec l’autre. Tu peux te poser plusieurs questions : qu’est-ce que tu aimes ou aimerais faire à l’autre ? Qu’est-ce que tu aimes ou aimerais qu’il·elle te fasse ? Quelles parties de ton corps sont sensibles et comment ? Quels sont les autres sens qui sont importants pour toi pendant un rapport intime et/ou sexuel ? Quels scénarios t’excitent ?

Avec chaque personne, ce sont des bases à poser pour éviter les zones grises et créer un cadre sécurisant et complice.


Article proposé par PROFA

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