Les troubles du comportement alimentaire, quelle que soit leur forme, peuvent lourdement impacter la vie de la personne qui en souffre, mais aussi de son entourage.

Ils ont des conséquences directes sur la santé physique, mentale et sur la vie sociale. Ils peuvent devenir envahissants au point d’influencer le quotidien, le travail ou les études et perturber les relations amicales, familiales ou amoureuses.

Dans bien des cas, les TCA entraînent une profonde détresse.

Selon la gravité, le type de trouble alimentaire et l'état d'avancement de la maladie, on peut voir apparaître une ou plusieurs de ces conséquences.

Conséquences physiques

Carences en nutriments essentiels pour l'organisme (minéraux, vitamines, etc ). Cela peut entraîner de la fatigue et toutes sortes de perturbations du fonctionnement du métabolisme.

Lorsqu'on souffre de boulimie, même avec un poids normal, on peut avoir des carences. La plus sévère est la perte de potassium, liée à une dénutrition et/ou aux vomissements fréquents. Cela peut provoquer des troubles du rythme cardiaque, voire un arrêt cardiaque qui peut engendrer la mort.
  • Une dénutrition grave impacte le cerveau : en manque de micronutriments, il fonctionne plus lentement, ce qui entraîne des difficultés à se concentrer ou des pertes de mémoire.
  • Troubles du sommeil.
  • Fatigue intense, malaises.
  • Problèmes de peau (elle devient sèche et fragile) et de cheveux (chutes importantes), apparition de lanugo (sorte de duvet qui couvre le corps).
  • Troubles du système digestif, constipation.

Risque d’ostéoporose en cas de dénutrition: c'est une perte de calcium et d'autres minéraux contenus dans l'os qui provoque sa fragilité.

Notre capital osseux se construit jusqu'à l'âge de 20-25 ans : s'il ne peut pas se réaliser correctement, cela risque de provoquer une fragilité des os à vie, avec un risque de fractures plus élevé que la normale.

Aménorrhée : pour les femmes, lorsqu’il y a une importante perte de poids et en l’absence de contraception hormonale, les règles disparaissent (ou n’apparaissent pas si elles n'étaient pas encore présentes).

Le fait de ne pas avoir ses règles n’entraîne pas nécessairement l’absence de fécondité : il est donc important de se protéger lors de rapports sexuels pour éviter une grossesse non-désirée.
  • La dénutrition entraîne une sensation de froid, la température du corps baisse, les mains et les pieds peuvent devenir glacés et violets.
  • Les dents et les gencives s’abîment. Les vomissements agressent l'émail des dents qui se carient plus facilement ; saignements des gencives, déchaussement des dents
  • Les vomissements peuvent entraîner un déchirement de l'œsophage (conduit qui relie la bouche à l'estomac).
  • Prise de poids importante qui peut aller jusqu’à l'obésité lors de troubles hyperphagiques.
La plupart de ces conséquences sont réversibles lorsque l’on se remet à s’alimenter régulièrement et suffisamment, que l’on parvient à stopper les comportements compensatoires et que le corps retrouve un poids normal.

Les troubles du comportement alimentaire peuvent-ils entraîner la mort ?

Les troubles du comportement alimentaire (TCA) présentent le taux de mortalité direct le plus élevé de toutes les maladies mentales: une restriction alimentaire sévère et les vomissements mettent le corps à rude épreuve. Dans les cas les plus extrêmes, cela peut mener jusqu’à la mort. Mais la principale cause de mortalité liée aux TCA est le suicide.

Il arrive encore trop souvent que les personnes qui souffrent d’un TCA ne s’estiment pas légitimes à demander de l’aide ou ne réalisent pas la gravité de la situation. Elles pensent qu’il leur suffirait d’un peu de volonté pour s’en sortir. N’y parvenant pas, elles s’en veulent et souffrent doublement, en s’estimant incapables. C’est un engrenage qui peut entraîner une grande détresse.

Souffrir d’un trouble alimentaire entraîne une souffrance importante. Tu n’es pas seul·e, n’hésite pas à demander de l’aide !

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Un examen de santé ?

Même si tu estimes que « ce n’est pas si grave », n’attends pas pour demander un contrôle général à ton médecin : iel pourra ainsi vérifier que tu ne souffres pas de carences qui pourraient sérieusement impacter ta santé. Tu peux lui parler de ce que tu vis, même si cela semble difficile : rappelle-toi que le·la médecin n’est pas là pour juger, mais pour prendre soin de ses patient·e·s et leur offrir des pistes pour aller mieux.

Tu peux également parler à une association spécialisée dans les TCA. Il existe aussi des groupes de parole où tu es accueilliže sans jugement et dans lesquels tu peux t’exprimer librement si tu le souhaites ou simplement écouter les témoignages d’autres personnes qui vivent des difficultés semblables.

Tu trouveras des adresses de lieux de soins par région sur le site de l’Association Boulimie Anorexie.

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Avec le soutien financier de la Confédération.

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