Intersexuation : de quoi s'agit-il ?

Les personnes intersexes présentent une variation du développement sexuel. Cela implique qu’elles sortent des définitions classiques des corps sexués.

Ces caractéristiques peuvent être de différentes natures :

  • Anatomiques : organes génitaux, appareils reproducteurs ou gonades (ovaires, testicules, …)
  • Génétiques (chromosomes sexuels)
  • Hormonales
L’intersexuation peut se déclarer dès la naissance, se manifester à la puberté ou à l’âge adulte.

Certaines intersexuations ne sont jamais détectées. Dans la majorité des cas, les personnes intersexes n’ont pas de problèmes de santé associés à leur intersexuation, c’est une variation du développement sexuel.

En Suisse, l’association InterAction Suisse lutte pour les droits des personnes intersexes. Elle conseille et accompagne les personnes concernées et leurs proches dans leurs parcours.

Ne pas confondre…
  • Il ne faut pas confondre l’intersexuation avec l’identité de genre ou l’orientation sexuelle. Une personne intersexe peut se définir selon le genre qu’elle souhaite et aimer ou désirer les personnes qui lui plaisent.

  • Il ne faut pas non plus confondre intersexuation et androgynie. L’androgynie est une apparence physique qui ne permet pas de dire si la personne est un homme ou une femme. Cela concerne le paraître, ce qui est visible, et la manière dont les autres perçoivent une personne. L’intersexuation ne se voit pas forcément et concerne le corps sexué d’une personne.

  • L’intersexuation ne doit pas être confondue avec l’hermaphrodisme, qui est le fait d’avoir les organes génitaux mâles et femelles et de pouvoir se reproduire grâce aux deux appareils reproducteurs. Cela n’a jamais été observé sur un être humain et le terme est réservé à la botanique (par exemple, les pommiers) et à la zoologie (par exemple, les escargots).

Historique et droits des personnes intersexes

Il y a toujours eu des personnes intersexes. Certains écrits datant de l’Antiquité décrivent des enfants intersexes.

L’écrivain grec Ovide a créé le personnage de Hermaphrodite, qui possède les deux sexes et qui donne son nom à l’hermaphrodisme. C’est notamment de cette légende que viennent les fausses croyances sur l’intersexuation.

A partir du XXe siècle, la médecine a considéré l’intersexuation comme une difformité. Il fallait, en effet, correspondre à un seul sexe, pour éviter des supposés problèmes médicaux et/ou psychologiques. Les enfants intersexes subissaient alors de lourds traitements chirurgicaux ou hormonaux pour entrer dans les cases définies par la médecine.

Depuis les années 1990, les personnes intersexes et leurs proches dénoncent ces pratiques et leurs conséquences sur leur santé mentale mais aussi sur leur bien-être physique. De nombreux pays interdisent ou ne pratiquent plus ces opérations sur les enfants. Pourtant, les personnes intersexes sont toujours victimes de violences, de mutilations et de discriminations.

Et en Suisse ?

En Suisse, la Commission fédérale d’éthique a déclaré en 2012 que c’est à la personne concernée de choisir comment elle souhaite vivre son intersexuation. Traitement, chirurgie, assignation de sexe et de genre ? C’est elle qui décide !


Article proposé par PROFA

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