La non-binarité désigne l’identité de genre des personnes qui ne s’identifient pas à un genre binaire, c’est-à-dire qui ne se considèrent ni comme un homme, ni comme une femme.

Cela peut vouloir dire que la personne se sent entre les deux, un peu des deux ou ni l’un ni l’autre.

Si l’Occident redécouvre cette identité et la reconnaît peu, de nombreuses cultures font état d’un « troisième genre ». C’est le cas, pour ne citer que celles-ci, des Hijra en Inde, au Pakistan et au Bangladesh, des burrnesha dans les Balkans ou des Māhū en Polynésie.

Parcours de vie et visibilité non-binaires

Il ne faut pas confondre la non-binarité, qui est une identité de genre, avec l’intersexuation (caractéristique sexuée) ou avec l’androgynie, qui est une expression de genre, c’est-à-dire la manière dont une personne est perçue. Quelle que soit l’apparence d’une personne, c’est à elle seule que revient le droit de définir l’identité de genre qu’elle ressent la plus juste.

Les parcours des personnes non-binaires sont extrêmement variés :

  • Transitions sociales : elles peuvent chercher à se distinguer du genre qui leur a été attribué à la naissance de manière plus ou moins visible, à travers leur expression de genre, un changement de prénom ou l’utilisation d’un pronom non-binaire (par exemple iel).
  • Transitions médicales : certaines personnes non-binaires réalisent des transitions médicales pour réduire les caractéristiques physiques qu’elles jugent trop marquées. Cela permet de réduire la dysphonie de genre, défini comme le sentiment de profond malheur ressenti à cause d’un genre dans lequel on ne se reconnaît pas. Les actes concernés sont très diversifiés et vont de l’épilation définitive à l’opération chirurgicale en passant par de la logopédie ou de l’hormonothérapie.

Droits des personnes non-binaires

Dans les sociétés occidentales, les personnes non-binaires ne sont en général pas reconnues par l’état civil. Bien souvent seuls les cases « homme » et « femme » sont disponibles sur les papiers d’identité. Aussi, elles sont forcées de faire un coming out à chaque fois qu’elles présentent leurs papiers (à l’hôpital, pour entrer dans une école ou avoir un emploi, dans les administrations ou lors des contrôles d’identité) dès lors que leur expression de genre ne correspond pas au sexe indiqué à l’état civil.

Cela peut parfois les mettre en danger. C’est pourquoi les associations représentant les personnes non-binaires militent pour que la mention du sexe soit supprimée des papiers d’identité.

L’un des arguments principaux est que cette mention n’est pas un critère d’identification pertinent, puisqu’on ne peut pas le vérifier autrement que sur la base de l’expression de genre et que celle-ci est libre.

Discriminations dans les soins

Les personnes non-binaires sont également victimes de discriminations dans le cadre de l’accès aux soins et à la santé. Une étude du Transgender Network Switzerland en 2022 note qu’un tiers des personnes non-binaires ont vécu des violences dans un contexte de soin, comme des questions déplacées, des propos dénigrants, de négations des ressentis. Ces comportements peuvent amener à ce que les personnes renoncent aux soins parce que leurs besoins ne sont pas respectés.

Le fait que la non-binarité ne soit pas reconnue ajoute aux discriminations que les personnes subissent déjà justement parce qu’elles sont non-binaires.


Plusieurs associations agissent pour que les droits des personnes trans et non-binaires soient reconnus, en faisant de la sensibilisation et du plaidoyer. En Suisse romande, il y a par exemple :


Article proposé par PROFA

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