Les parents jeunes, en particulier les moins de 20 ans, mais aussi les moins de 25 ans, subissent parfois des regards jugeant, des réactions de choc ou des commentaires inappropriés. Cela arrive en particulier lors de l’annonce de la grossesse, mais aussi plus tard, que ce soit par des professionnel·le·s, des membres de la famille ou des simples passant·e·s.

Avoir un·e enfant jeune peut provoquer des réactions négatives, parfois constituées d’un réel souci pour l’autre (capacités parentales, injonctions financières), mais aussi d’une réaction normative.

Trois facteurs peuvent expliquer ces réactions :

L’histoire

Avant la libération sexuelle des années 1970, les mères adolescentes étaient mal vues, souvent enceintes hors mariage à une époque qui était marquée par une morale religieuse stricte. Elles étaient nommées « filles-mères », critiquant le célibat plus que le jeune âge.

A cette époque, en Suisse, l’âge pouvait être un motif de retrait de garde. Inscrite dans l’inconscient collectif, cette pratique pourtant disparue continue d’être relayée faussement, créant des peurs plus de 50 ans après.

Les statistiques

A l’heure actuelle, la naissance du premier enfant chez les mères se situe en Suisse à 31,2 ans en moyenne (OFS, 2023). Les pères sont plus âgés que les mères. Le taux de naissances chez les mères âgées de moins de 25 ans est passé d’un tiers des naissances dans les années 1970 à moins de 5% en 2022.

Ainsi, d’un point de vue statistique, la situation de parent jeune est devenue rare. Cette « exception » renforce la méconnaissance du sujet.

Normes et contrôle social

La société elle-même est organisée autour de la valeur du travail et la formation en fait partie. Avoir un enfant avant d’avoir terminé sa formation, c’est donc un bouleversement des étapes de vie qui structurent la société.

Son chamboulement attise les inquiétudes sociales et financières. Faire autrement, c’est se confronter à des problèmes supplémentaires, mais aussi bousculer les normes et représentations sociales.

La maternité en général est soumise au jugement : mère qui travaille trop ou pas assez ; mère qui allaite trop longtemps ou qui n’allaite pas ou pas assez ; mère qui laisse trop pleurer son enfant ou mère qui le porte trop longtemps ; mère trop jeune ou trop vieille, etc.
Comment faire pour vivre avec ces jugements ?
  • Connaître les raisons de ces réactions pour les comprendre.

  • Comprendre les intentions bienveillantes qui peuvent parfois provoquer des réactions maladroites (« je suis en souci pour toi »).

  • Si possible, rester concentré·e sur sa propre vie et objectifs et ne pas accorder au regard extérieur une valeur trop importante.

  • Rester attentif·ve aux critiques pour voir s’il y a un message intéressant derrière.

Si tu es jeune parent et que tu as des questions : Association JeunesParents


Article proposé par Association JeunesParents

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