Certaines personnes interrogent le modèle du couple unique et exclusif et ont des relations romantiques et/ou sexuelles avec plusieurs personnes. L’idée est de s’autoriser à questionner les règles tacites du couple pour façonner des relations de manière jugée plus libre et épanouissante.

Ta situation relationnelle (célibataire, en couple exclusif ou non-exclusif…) ne définit pas ton orientation relationnelle (la manière dont tu es à l’aise de vivre tes relations). Se dire polyamoureux·se ne veut donc pas forcément dire que tu fréquentes plusieurs personnes en ce moment.

Remettre en question le couple exclusif

Parmi ce qui est remis en question, on relève par exemple :

  • L’idée que sentiment amoureux, romantisme et désir sexuel sont toujours alignés : le modèle du couple suggère que deux personnes qui sont amoureuses se réservent romantisme et sexualité de manière exclusive. Or, il est possible de ressentir du désir pour une personne pour qui tu n’as pas de sentiment amoureux, ou de tomber amoureux·se d’une personne sans avoir envie de sexualité avec elle. Il est aussi possible d’avoir envie de gestes ou d’actions romantiques avec des proches dont tu n’es pas amoureux·se.
  • Le mythe selon lequel tout le monde aurait une « âme soeur » : la remise en question porte tantôt sur l’idée que les relations amoureuses font partie du destin, tantôt sur l’idée que les partenaires se complètent pleinement. Deux idées qui impliquent de nombreuses attentes implicites, souvent non-formulées, qui peuvent être sources d’insécurités, de frustrations voire de malentendus. Les critiques plaident pour un modèle de relation qui accepte qu’un·e partenaire ne peut pas seul·e répondre à tous les besoins d’une personne et que les personnes dans un couple restent deux personnes distinctes.
  • Le scénario stéréotypé du couple : rencontre, flirt, mise en couple, emménagement, mariage, enfants. De plus en plus de personnes, en couple exclusif ou non, inventent des histoires alternatives, où la relation amoureuse ne signifie pas forcément « fonder une famille » ou « vivre sous le même toit ».

De nouveaux modèles

Selon les personnes, la conclusion de ces critiques n’est pas la même, ce qui implique un vocabulaire très varié et peu stable pour nommer les nouvelles pratiques.

On trouve par exemple : amour libre, couple ouvert, relation non-exclusive, polyamour, … Tous ces termes désignent la même volonté de se libérer des normes du couple.

Il y a alors plusieurs manières d’inventer sa relation : un couple avec plusieurs partenaires sexuel·les (ensemble ou séparément), un couple où chaque partenaire a d’autres relations amoureuses (qui peuvent elles-mêmes avoir d’autres relations), une relation amoureuse entre plus de deux personnes (« trouple »), …

D’autres personnes encore s’émancipent même de nommer leurs relations et refusent de les hiérarchiser (ne pas prioriser une personne selon son « statut »). Cela s’appelle « l’anarchie relationnelle », et cela concerne aussi bien les relations amoureuses qu’amicales ou sexuelles.

Jalousie, transparence et communication

Le point crucial des relations non-exclusives est la communication. Cela demande de beaucoup s’écouter pour comprendre ses émotions, d’accepter d’aborder certaines discussions parfois délicates, d’accueillir l’autre et de le·la respecter.

Cela permet notamment de définir le cadre de la relation : avec quoi chacun·e se sent à l’aise ? Souhaitez-vous parler de ce que vous vivez avec d’autres personnes ? Comment voulez-vous vous investir ensemble dans votre relation ?

En parlant des attentes de chacun·e, des besoins et des limites, on explore aussi ses vulnérabilités et ses envies ainsi que celles de sa·son partenaire. On limite également le risque de frustrations et de sentiment d’insécurité. C’est cela, bien souvent, qui est à l’origine de la jalousie.

Enfin, il est important de signaler à ta·ton·tes partenaire·s tes éventuelles expositions aux IST, afin que chacun·e puisse se protéger et se faire dépister si nécessaire.

Il est recommandé de te faire dépister dans les situations suivantes :
  • Si tu es en couple exclusif, un dépistage avant de choisir d’arrêter d’utiliser des préservatifs ou des digues dentaires (et si nécessaire et souhaité, utiliser une contraception).

  • Si tu as des relations sexuelles avec moins de dix partenaires par années, un dépistage par année suffit.

  • Au-delà de dix partenaires différent·es par année, un dépistage tous les six mois est recommandé.

  • Si tu as été exposé·e aux IST, il est prudent de faire un dépistage six semaines après le rapport sexuel et, si tu ne prends pas la PreP(Pre-Exposure Prophylaxis), de demander la PeP (Post-Exposure Prophylaxis) dans les 48h pour éviter l’éventuelle transmission du VIH.


Article proposé par PROFA

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