Pourquoi le suicide n'est-il pas considéré comme un choix ?

Tu poses une problématique importante et il est tout à fait compréhensible de chercher à remettre en question ces présuppositions communes concernant le suicide. Nous tenons à te dire que ta souffrance est légitime et qu’il est normal de chercher à comprendre ces aspects de la vie.

Le suicide est un acte extrêmement complexe, et même si nous pouvons avoir des avis très différents sur la question, il est crucial de comprendre qu’il ne faut pas le réduire à une seule interprétation. Il mérite d’être abordé avec toute la souffrance et l’histoire qui y sont liées. Les personnes qui traversent de telles épreuves vivent une expérience unique, et les perceptions extérieures qu'on y donne peuvent être tout autant diversifiées.

Tu mentionnes que le suicide n’est pas perçu comme un choix, et c’est un point important et qui mérite d'être nuancé selon nous. Il est difficile de réduire le suicide à une seule vision. D’un côté, il y a ceux·celles qui le considèrent comme un acte dicté par des forces internes et inconscientes. D'autre part, il y a ceux·celles qui le considèrent comme une affirmation de la liberté personnelle. Chacune de ces perspectives à ses mérites, mais elles ne répondent qu’en partie à la complexité de ce sujet.

Pour continuer, nous avons lu avec attention ta question "Dois-je vivre pour ne pas traumatiser mes frères ?" qui peut aussi relever de se demander le sens de sa propre vie. Dans Le Mythe de Sisyphe, Albert Camus propose une réflexion intéressante. Il explique qu'il est normal de se demander quel est le sens de la vie dans un monde absurde. Toutefois, plutôt que de céder à la tentation du suicide, il invite à accepter l’absurdité de la situation et à donner du sens à notre existence par nos actions, même si ce sens est personnel et ne peut être imposé par le monde extérieur. C’est pourquoi il parle de révolte face à l’absurde : une révolte qui nous pousse à chercher du sens et à continuer à avancer, malgré la douleur.

Enfin, tu nous parles également de tes idées noires et du fait que tu souhaiterais les « contredire », mais peut-être qu’il s’agit plutôt de pouvoir les aborder avec un·e professionnel·le de la santé. Prendre le temps de parler à quelqu’un·e, de poser des mots sur sa souffrance et de partager ses questionnements, comme tu le fais sur ontécoute.ch, peut être une première étape pour alléger le poids que tu portes. Tu n’es pas seule dans cette situation, il est important que tu puisses t’entourer de personnes de confiance, nous t’encourageons à le faire afin qu’elles puissent, elles aussi, être présentes pour toi et t’épauler dans ce que tu vis.

Sache qu’il existe le 147, qui est un numéro d’écoute disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, où des professionnel·les sont disponibles pour te répondre et te soutenir.

N’hésite pas à revenir ici poser tes questions quand tu le souhaites.

Prends soin de toi,

L’équipe ontecoute.ch