J'ai perdu la motivation dans mes études
3 mars 2025
Question (Fille / 2002)
Je voulais vous parler de motivation et de sentiments de vide.
En fait, ça fait 3 ans maintenant que je me sens "éteinte". Je vous explique: avant, j’avais des rêves, je voulais être médecin, je voulais entreprendre plein de choses, j’étais curieuse de tout et j’étais grave passionnée. Mais en 2020, j’ai doublé mon collège. En 2021, j’étais également non promue, donc j’ai dû quitter le gymnase. Veuillez noter qu’à ce moment, tous mes amis m’ont tourné le dos à cause de mes notes et je me suis beaucoup isolée.
Ensuite, je suis allée à l’ECG et j’ai eu mon certificat. J’ai repris l’année suivante le collège du soir, et au bout de 2 ans j’ai eu enfin ma maturité gymnasiale. Actuellement, je suis à l’université étudiant la médecine comme je l’ai toujours souhaité. J’ai même un copain et j’ai à nouveau un groupe d’amis.
Et pourtant, je me sens si mal de vivre. Je n’ai aucune motivation à bosser mes cours. Ce n’est pas la matière qui me déplais, bien au contraire, une fois que je suis bien dedant mes cours, je suis trop heureuse de pouvoir apprendre le corps humain et savoir comment le soigner. Et pourtant, mon rendement n’est pas…foufou. Et je me démotive ultra rapidement. Mais aussi…les ruminations s’intensifie à chaque fois que je veux réviser. Ma voix intérieure me traite de nulle et me fait imaginer des scénarios catastrophes. J’ai également des flashbacks de mes années de collège très douloureuses.
Ducoup ça m’oblige à faire des pauses plus souvent et j’accumule du retard. Mais la, c’est à un point où je révise encore des trucs de décembre! Ça me fait me détester au plus haut point. Et puis j’ai peur que les scénarios dans ma tête se réalisent. Ça me détruit le cœur de me dire que tous mes rêves partent en fumée à cause de moi. Je n’arrive pas à me pardonner mes échecs passés et je ne pourrai pas encaisser un échec supplémentaire. Des fois, je me dis que j’ai été stupide de croire que je pouvais me lancer dans cette voie si prestigieuse alors que mon passé montre bien que je n’ai aucun talent et que je suis plus bête que le dernier des imbéciles sur cette planète. Je n’ai rien à faire en médecine…Pourquoi nier cette évidence?
J’en parle fréquemment à ma psy, mais vous savez, avec les ruminations qui me remettent en doute constamment, j’oublie un peu trop facilement ce qu’elle peut me dire de bienveillant à ce propos, même si je le note par écrit. Et puis même quand on me dit "Crois en toi", "Bats toi, tu es la meilleure", j’y crois tellement pas que ça sert à rien d’insister, je reste "butée" comme une mule. Pourquoi y croire si ça ne vient pas de moi? Oui, encore une fois, je suis stupide.
Actuellement, ma psy est en vacances pendant 2 semaines, alors je me confie ici pour avoir un retour venant de professionnel-le-s.
Veuillez m’excuser pour ce brouillon. J’écris avec les larmes et les émotions m’empêche d’être vraiment lucide. C’est stupide, il faut me pardonner.
Je vous remercie d’avance de m’avoir lue, et pour votre future réponse. Désolée encore de vous faire perdre du temps mais j’en avais besoin.
Désolée désolée,
Réponse
Il n'y a aucune raison de s'excuser. Tes pensées et tes ressentis, peu importe la façon dont ils sont formulés, sont bienvenus.
Ce que nous remarquons avant tout, c'est la persévérance dont tu fais preuve depuis l'année 2020. Ton parcours n'a pas été de tout repos, et tu n'as rien lâché pour atteindre ton but : devenir médecin. Surmonter toutes ces étapes demande une grande force d'esprit et le chemin que tu as accompli est remarquable.
Dans ton passé, tu as traversé des moments très durs et même si aujourd’hui, tu es arrivée là où tu voulais, il se peut que certaines blessures prennent encore de la place, d’où ces ruminations qui surgissent dès que tu étudies. As-tu déjà essayé d’identifier ce qui déclenche ces pensées et comment elles évoluent au fil du temps ? Y a-t-il des moments où elles sont plus intenses (quand tu es fatiguée ou sous pression par exemple) ou, au contraire, des choses qui les apaisent ? Parfois, observer le processus permet de prendre un peu de recul et d'identifier ces pensées pour prendre conscience qu'elles ne reflètent pas la réalité.
Dans ton cas, il y a un élément qui semble te permettre de continuer ton chemin vers ton objectif : ta passion pour la médecine. En effet, ce que nous ressentons en te lisant, c'est que tu ressens de la joie lorsqu'il s'agit d'apprendre tes cours. Et cet enthousiasme représente une chose primordiale pour réussir à s'épanouir dans une discipline. C'est pourquoi, dans des périodes où tout semble difficile, il est important de prendre le temps de se reconnecter à ce qui nous anime afin d'aider à voir plus loin et à surmonter ce que l'on traverse. Te rappelles-tu pourquoi tu as voulu faire médecine au départ ? Qu'est-ce qui t’a donné envie d’aller dans cette voie ? Est-ce encore présent aujourd’hui, même si c’est plus difficile de le ressentir ?
Finalement, nous t'encourageons à continuer le travail que tu as déjà entamé avec ta psy. Même si pour l'instant ses mots ne résonnent pas en toi, c'est en continuant de les entendre et de parler de ce que tu ressens que cela ira vers le mieux. Tu as un parcours remarquable et tu mérites d'être là où tu es aujourd'hui. Comme disait Carl Gustav Jung "Je ne suis pas ce qui m'est arrivé, je suis ce que je choisis de devenir".
Nous te souhaitons tout le meilleur pour la suite.
Prends bien soin de toi et n'hésite pas à revenir nous donner de tes nouvelles,
L'équipe ontecoute.ch
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